2018 - Le musée hors les murs : Lycée international, Saint Germain en Laye
Laïla Bourebrad, plasticienne de l’équipe des médiateurs du musée départemental Maurice Denis, anime des ateliers dans les écoles, avec comme fil conducteur les tableaux des collections : « Contes à l’endroit » partant d’une œuvre qui se raconte, « Contes à l’envers » où les élèves sont amenés à inventer des histoires d’après les images.
Deux formules s’offrent aux professeurs des écoles qui souhaitent profiter des animations proposées à partir des tableaux des collections du Musée : les « Contes à l’endroit » pour un atelier d’1h30, ou les « Contes à l’envers » sur deux séances d’1h30.
Pour ces contes à l’endroit, Laïla Bourebrad a choisi un petit nombre de tableaux de Maurice Denis, qui sont porteurs d’une histoire mythologique ou moyenâgeuse, par exemple La Princesse dans la tour.
Maurice Denis, La Princesse dans la tour, 1914
Musée municipal de Saint-Germain-en-Laye (inv. 936.1.1),
en dépôt au Musée Maurice Denis
« Je commence toujours par le modèle, ici Marthe, la femme de l’artiste, en montrant des photographies d’elle, en réelle. On regarde ce que voit le peintre en vrai. Et on va retrouver cette femme, dans différents contextes, et en plusieurs aspects. C’est comme ça que je fais entrer les enfants dans l’histoire », explique Laïla.
La plasticienne s’étonne de la maturité des élèves, et de leur aisance à voir et à comprendre : « Ils sont télépathes, ils saisissent de suite où il faut aller. Les tableaux sont comme des châteaux de sable, où chacun construit sa tour ». Racontant à ces CE1 du Lycée international qu’il y a deux dimensions temporelles, l’un d’eux de dire : « le drapeau, c’est l’objet qui fait le lien entre les deux temps ! Symbole des chevaliers, mais en même temps tenu par l’enfant réel [en l’occurrence le fils de l’artiste] ».
Les contes à l’envers fonctionnent dans l’autre sens.
Partant des tableaux, les enfants doivent imaginer l’histoire. Le travail plastique se réalise en trois temps : d’abord la préparation du décor [1er temps], qui donne l’ambiance, ensuite la conception des personnages [2e], et enfin l’assemblage des figures sur le fond par collage à plat ou en relief [3e]. « On met un phare sur l’histoire, on introduit les héros sur la scène » indique Laïla.
L’animatrice tient beaucoup à laisser toute sa place à l’improvisation : « il faut que chaque enfant aille où il veut ».
L’histoire est construite collectivement, chacun produit sa transposition personnelle du récit.
Le travail de groupe est très important, chaque enfant apportant sa pierre à l’édifice, même avec des idées qui peuvent paraître saugrenues au départ.
Photo Laïla Bourebrad