Monologue à plusieurs voix

À la base ou au sommet d’un arbre, incarnation de la vie qui passe, Madame se prend tantôt pour la veuve noire, tantôt pour Phèdre et toutes ses fureurs. Cette vieille actrice écrit sa vie, son « navire » comme elle aime le dire. L’existence est un grand théâtre et pour elle, au-delà de la scène, tout est imaginaire.
Entre angoisse, auto-dérision, pulsions et mélancolie, Madame doit impérativement s’exprimer.
Sous l’œil désemparé de son jeune danseur et de son indispensable musicien, se jouent des expériences les plus incongrues. des intrus veulent s’emparer du jardin secret de Madame mais Madame sait se dissimuler.

NOTE D’INTENTION

En un monologue testamentaire, dédié à Maria Machado, Roland Dubillard livre tout ce qui protège l’être secret, dérobé, invisible d’une vieille actrice à la merci des courants d’air d’une scène de théâtre.
Au-delà de la scène, pour Madame, tout est imaginaire.
L’ombre de Madame, son danseur s’efforce à jouer son jeu, il s’étend sur toute la surface, sur toute la profondeur de la scène.
Madame et son ombre se livrent à un duel impitoyable entre parole et mouvement.
Le musicien, sur scène, tisse en direct à la demande de Madame, la musique dans les mots de l’auteur.
Les sons glissent comme une nuit à la surface d’un lac : un songe dont la sensualité dépasse le réel, tandis que les voix apportent une hybridation radiophonique ouvrant l’espace poétique de la maison et du jardin de Madame.

“Une main d’eau dans un gant de caoutchouc, suspendue par des pinces à linge à un fil tendu au sommet d’un platane ; telle est l’âme de Madame.” R.D.