Antoine BOURDELLE, "Grand Centaure mourant", 1914
Antoine BOURDELLE (1861-1929)
Grand Centaure mourant
1914
Bronze, 292 x 80 x 185 cm
Dépôt du musée Bourdelle, Paris
D.PMD 1992.1
Être hybride mi-homme mi-cheval de la mythologie grecque, le centaure forme un thème récurrent dans l’œuvre de Bourdelle entre 1911 et 1914. Cette grande statue de bronze transpose en trois dimensions la fresque de La Mort du dernier centaure qu’il réalise pour le Théâtre des Champs-Élysées. Œuvre symbolique, elle évoque le destin de l’artiste qui doit composer avec la matière et l’esprit dont le cheval et l’homme sont les métaphores.
Le sage Chiron, le plus juste des centaures, est accidentellement blessé à mort par Héraklès. Les sabots rivés à la terre, le torse tendu vers le haut, il s’appuie encore sur la lyre, instrument d’Apollon, dieu de la poésie et de la musique, et symbole de son élévation vers l’idéal. Pour Bourdelle, la mort du dernier centaure représente aussi la fin d’une époque : les dieux, disait-il, meurent quand on ne croit plus en eux.
Tour de force plastique inscrit dans un étroit parallélépipède, cette figure du centaure est marquée par l’allongement du torse et par l’étirement du bras et du cou. L’œuvre allie la perfection géométrique et la tension des lignes à un modelé expressif et sensuel.