Paul GAUGUIN, "La Fille du patron", 1886
Paul GAUGUIN (1848-1903)
Après avoir participé aux premières expositions impressionnistes, Gauguin, qui veut renouveler les sources de l’art, part rechercher « le sauvage, le primitif » en Bretagne à partir de 1886, puis en Polynésie. Figure centrale de l’école de Pont-Aven, passionné par le synthétisme, il est inspiré tant par l’art indigène, que par les vitraux médiévaux ou les estampes japonaises.
La Fille du patron
1886
Huile sur toile, 55,3 x 46 cm
Acquis avec la participation financière du FRAM Ile-de France
Inv. PMD 984.10.1
Rare dans l’œuvre de Paul Gauguin, ce portrait sobrement mis en scène surprend par le contraste entre le visage assez ingrat du modèle, dont l’identité demeure incertaine, et l’aspect très décoratif de la toile considérée dans son ensemble.
En 1886, le peintre, futur père spirituel des Nabis, utilise encore la touche hachurée des impressionnistes. Mais déjà il manie la couleur avec une audace nouvelle, comme dans le rouge du foulard qui flamboie au centre de la composition, donnant son éclat et son équilibre au tableau. La jeune fille se tient devant un papier peint aux fleurs stylisées que l’on retrouve dans d’autres peintures de la même année, ce qui pourrait signifier qu’elle a posé dans l’appartement même de Gauguin.
Cette œuvre, qui a figuré dans la huitième exposition des Impressionnistes avec le seul titre Portrait, a appartenu au marchand d’art Ambroise Vollard.