Émile BERNARD (1868-1941)
Sa rencontre de 1888 avec Gauguin marque la naissance du symbolisme pictural de Pont-Aven. Mais en 1891, reprochant à Gauguin de s’approprier tout le mérite de cette création, il rompt définitivement avec lui. Après un voyage en Orient et un séjour de dix ans au Caire, il renoue à son retour en France avec un art plus classique inspiré des maîtres anciens.
Portrait de Dom Verkade
1893
Huile sur toile, 50 x 30,5 cm
Acquis avec la participation du FRAM Ile-de-France
PMD 996.1.1
Épuré à l’extrême et doué d’une grande force d’expression, ce portrait est peint par Bernard au moment où il découvre l’Italie et retrouve à Florence ses amis peintres de Pont-Aven, Sérusier et Verkade qu’accompagne Ballin. Verkade vient de se convertir au catholicisme et se prépare à entrer au couvent bénédictin de Beuron en Allemagne. Dans ce profil à la netteté de médaille, la fermeté des lignes et l’intensité du regard manifestent la détermination du futur moine, tandis que le dépouillement du fond et la gamme limitée des couleurs suggèrent ses renoncements.
Le Château de Rustéphan
1889
Huile sur toile, 74 x 92 cm
Donation de la Fondation pour la recherche médicale, la Fédération générale des associations départementales des pupilles de l’enseignement public, l’Association des paralysés de France, l’Association des petits frères des pauvres, 1984
PMD 984.12.1
La peinture de ce paysage vallonné et dominé par les ruines d’un château médiéval, aux environs de Pont-Aven, témoigne d’une nouvelle esthétique mise au point par Émile Bernard. Il s’agit d’une œuvre charnière, dans laquelle la touche serrée est encore impressionniste, tandis que l’éclairage égal, sans ombre ni clarté, et la composition sont déjà synthétistes. La proximité du cloisonnisme se manifeste dans les lignes roses signalant les contours et séparant les différents plans du paysage.
Quai de Clichy (La Promenade sous la neige à Asnières)