Félix VALLOTTON (1865-1925)
Vallotton expose à partir de 1893 avec les Nabis. D’origine suisse, d’où son surnom de « Nabi étranger », il se fait d’abord connaître par l’illustration et la gravure avant de revenir vers la peinture, sa vocation première.
Éventail
Vers 1896-1898
Plume, pinceau et encre de Chine sur papier Japon, monture en bambou, 50,7 x 82,5 cm
PMD 006.2.1
D’un graphisme très pur, proche de celui des gravures sur bois de l’artiste, ce dessin d’une scène de rue monté en éventail présente le paradoxe typique de Vallotton d’associer une destination élégante à un sujet largement ironique.
Porté vers la dénonciation des injustices et des hypocrisies sociales, Vallotton manifeste une acuité psychologique et une acidité de perception qui lui sont propres. Une certaine cruauté apparaît dans la scène où le minuscule chaton est brandi comme un trophée au milieu d’écoliers soumis aux effets de la foule et suivis par des chiens à l’expression de convoitise évidente. Il n’y a pas ici de « bons » enfants et les faibles ne sont pas protégés.
Utilisant le vide de la page et le groupement dissymétrique des figures pour suggérer le mouvement et concentrer l’effet expressif, l’artiste écarte tout aspect anecdotique et traite le sujet en moraliste.
La Bibliothèque
1921
Huile sur toile, 80 x 42 cm
Dépôt du musée d’Orsay, RF 1977-342
DPMD 1980.16.6
L’atmosphère silencieuse et la recherche d’exactitude de ses natures mortes rappellent le travail des maîtres hollandais du XVIIe siècle qu’il a étudiés.