Jan VERKADE (1868-1946)
D’origine hollandaise, venu étudier la peinture en France, il rencontre Gauguin et Sérusier et s’intègre au groupe des Nabis, où sa haute taille lui vaut le nom de « Nabi obéliscal ». Parti peindre en Bretagne, il se convertit au catholicisme et entre en 1894 au monastère bénédictin de Beuron en Allemagne. Il se consacre alors à des décorations d’église tout en restant lié à Denis et Sérusier.
Saint Sébastien
1892
Tempera sur carton, 46,5 x 23 cm
Acquis avec la participation financière du FRAM Ile-de France
Inv. PMD 982.18.1
En 1892, Jan Verkade séjourne en Bretagne et va se convertir au catholicisme. Pour la première fois, il aborde dans sa peinture un thème religieux et tente de concilier son penchant artistique pour le synthétisme avec sa quête de plénitude spirituelle. Il s’agit d’un tournant dans sa vie et dans son œuvre, puisqu’il entre peu après dans un monastère et se tourne alors vers la décoration religieuse.
Loin des représentations habituelles du martyre de saint Sébastien, l’artiste s’inspire de son entourage et des paysages familiers du Pouldu. Par la simplicité du style, le jeu de couleurs restreint, la prépondérance des aplats et les cernes cloisonnistes, Verkade rejoint ses amis de Pont-Aven et du groupe des Nabis. Le jeune Breton qu’il peint ne semble pas dérangé par les flèches qui le transpercent dans sa contemplation rêveuse d’un invisible au-delà. L’expression paisible qui se lit sur son visage renvoie à une foi dans une autre vie.
L’Église de Saint-Nolff
1893
Huile sur toile, 32,5 x 46 cm
Donation Éline Verkade
PMD 991.8.1
En 1892, Verkade s’installe pour quelques mois dans le village breton de Saint-Nolff, entrevu au cours d’un premier voyage l’année précédente. C’est alors qu’il se convertit au catholicisme. Les églises, témoins de son aspiration vers Dieu, donnent à l’endroit une dimension religieuse poétique sur laquelle s’attarde l’artiste, qui peint à plusieurs reprises dans un style synthétiste l’église paroissiale entourée de verdure. La version de 1893, avec le presbytère et le mur de ceinture régulièrement appareillé, produit une impression de naïveté. Dépouillée de détails et de couleurs réalistes, elle traduit chez Verkade une volonté de retour à la simplicité originelle, que représente la paysanne accompagnée de sa vache.
Les Sept Princesses
Vers 1892
Gouache sur papier, 137 x 150 cm
PMD 981.16.1
Les Nabis se sont beaucoup intéressés au théâtre symboliste et ont eux-mêmes expérimenté le théâtre de marionnettes. La représentation en privé des Sept Princesses, drame en un acte de Maurice Maeterlinck, donnée en avril 1892 sous forme de spectacle de marionnettes, est une œuvre collective. Jan Verkade peint le rideau de scène, tandis que Sérusier et Vuillard réalisent les décors, Lacombe sculpte les marionnettes, Denis dessine les costumes, le programme du spectacle étant réalisé par Ranson.
Verkade transforme le paysage sombre de Maeterlinck en un cadre féérique d’inspiration naïve. Les sept princesses sont symbolisées par les sept arbres filiformes disposés en arc de cercle et le décor est traité en aplats de couleurs cernées de noir dans le style de Pont-Aven.