Paul SÉRUSIER, "Louise ou La servante bretonne", 1890
Paul SÉRUSIER (1864-1927)
Après sa rencontre avec Gauguin à Pont-Aven en 1888, Sérusier entraîne ses amis de l’Académie Julian sur la voie d’une esthétique nouvelle : c’est l’origine du groupe des Nabis. Surnommé le « Nabi à la barbe rutilante », il mène, de front avec son œuvre de peintre et de dessinateur, une réflexion théorique, qu’il synthétise en 1921 dans son ABC de la peinture.
Louise ou La Servante bretonne
1890
Huile sur toile, 73 x 60 cm
Achat, inv. PMD 978.21.1
Ce portrait est celui d’une servante de la pension Gloanec à Pont-Aven, où séjourna Sérusier. L’attitude de Louise est hiératique, entre rêve et réalité. Sa mise austère correspond à l’humble travail qui est son lot et ses mains sont jointes dans un geste familier sur son tablier. Au mur, un petit tableau représentant un paysage comme une fenêtre ouverte sur la campagne.
C’est une scène de son époque que l’artiste s’est efforcé de rendre éternelle, par la simplification de la couleur et des lignes et par la solidité de la construction du tableau. Une palette réduite et l’harmonie des couleurs posées en larges aplats contenus par un trait, l’alignement rythmique de formes répétées et l’utilisation des lois de la géométrie créent toute une atmosphère. Le spectateur se trouve plongé dans un monde de présence silencieuse où l’austérité s’allie à la grâce et où s’expriment des sentiments simples et pudiques.