Composition dans la forêt
Vers 1890-1892
Huile sur toile, 53 x 39 cm
Acquis avec la participation financière du FRAM Ile-de France
Inv. 985.4.1

L’atmosphère inquiétante de cette composition s’inscrit dans un courant d’évocation du mystère de la nature exprimé dans les Correspondances de Baudelaire : « La nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles ; / L’homme y passe à travers des forêts de symboles. »
Dans cet unique tableau nocturne de l’œuvre de Roussel, les arbres-piliers éclairés par une lumière irréelle entraînent le regard vers de profondes ténèbres où passent deux silhouettes fugitives enveloppées de noir. Au premier plan une figure féminine au regard exorbité se penche sur une forme claire indistincte et ne paraît pas percevoir ce qui l’entoure.
De façon à la fois presque palpable et imperceptible, la mort semble présente. L’effet dramatique se rapproche du théâtre symboliste et particulièrement des scènes de forêt inquiétantes imaginées par Maurice Maeterlinck.

  L’Enlèvement de Proserpine
Vers 1907-1910
Huile sur carton, 126 x 121 cm (avec cadre)
PMD 002.2.1

Cette toile a vraisemblablement été peinte entre 1907 et 1910, peu après le voyage dans le Midi entrepris par Roussel avec Maurice Denis, voyage qui fut pour les deux artistes l’occasion d’une sorte de retour aux sources des mythes fondateurs. Le paysage méditerranéen et la coloration vigoureuse de l’œuvre témoignent de l’influence des lieux traversés. Dans cet Enlèvement remarquable par sa force de composition et sa liberté de facture, Roussel sacrifie cependant les détails mythologiques au profit d’une vision symboliste.

  Femme dans un paysage d’Ile-de-France